Coronavirus et confinement : quel accompagnement pour les femmes enceintes

Coronavirus et confinement : quel accompagnement pour les femmes enceintes
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Les femmes enceintes doivent porter une attention particulière à leur santé. Une contrainte d’autant plus importante en pleine crise du coronavirus.

En pleine crise du coronavirus, elles font partie des personnes fragiles. Les femmes enceintes, qu’elles soient confinées ou à l’hôpital nécessitent une attention particulière. Selon les données récentes récoltées sur le covid-19, elles ne paraissent pas souffrir davantage du virus, mais le confinement et la réorganisation des hôpitaux a un impact important sur leur prise en charge.

Sur le site internet du ministère de la Santé, les femmes enceintes sont considérées comme « à risque » à partir du troisième trimestre de grossesse. Une mesure qu’il faut prendre comme une précaution : aucun cas de transmission du coronavirus d’une mère à son nouveau-né n’a été observé et le virus ne semble pas avoir d’incidence au moment de la naissance.

« Nous sommes vigilants mais pas particulièrement inquiets pour les femmes enceintes », résume le professeur Yves Ville, qui dirige la maternité de l’hôpital Necker (AP-HP) au journal Le Monde. » Certaines règles, pour la plupart applicables aussi à la population générale, doivent être respectées.

Surveiller ses symptômes

Interrogé par RTL.fr au début du mois de mars, François Bricaire, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris et membre de l’Académie de médecine, insistait sur la nécessité encore plus pressante d’appliquer les gestes barrières en cas de grossesse.

Coronavirus : ce qui est prévu pour les femmes enceintes

« On peut supposer que du fait de l’immuno-dépression qui apparaît au bout de quelques mois de grossesse, surtout aux 2e et 3e trimestres, il y ait un risque accru de faire une forme plus sévère (du coronavirus), d’où la nécessité de prendre des précautions d’autant plus importantes en terme d’hygiène, et d’éviter les contacts avec les personnes malades », expliquait-il.

En cas d’infection, le risque principal est celui d’un accouchement prématuré en cas de fièvre, rappelle le gynécologue Jimmy Mohammed sur Europe 1. Pour les femmes enceintes comme pour le reste de la population, il faut surveiller ses symptômes et appeler son médecin généraliste. Celui-ci indiquera la marche à suivre.

Échographies maintenues

Pour ce qui est des rendez-vous avec les spécialistes, le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF) a listé un certain nombre de recommandations. « Pour les femmes enceintes, nous recommandons de les appeler avant leur rendez-vous, de privilégier la téléconsultation quand elle est possible ou les rendez-vous téléphoniques et de maintenir les 3 échographies de grossesse », écrit l’organisation dans un communiqué.

Si la consultation se déroule en présentiel, les patientes doivent par ailleurs, « venir seules au cabinet, sans accompagnant et sans enfant », insiste le SYNGOF. Elles sont aussi invitées, si possible, à porter un masque.

Les hôpitaux s’organisent

Certains hôpitaux ont pris des mesures spécifiques aux maternités pendant la durée de la crise sanitaire. Les accouchements se dérouleront comme prévus, mais les proches peuvent se voir refuser l’accès à certains espaces. C’est le cas à la maternité Notre Dame de Bon Secours, à Paris. Là-bas, le père n’est « plus admis en salle de couches, seulement en salle de naissance », explique le Pr Elie Azria, chef du service obstétrique à Madame Figaro. Renseignez-vous auprès de votre maternité pour être au courant des consignes qu’elle a décidé d’appliquer.

De retour à la maison, le Collège National des Gynécologues Obstétriciens estime qu’il n’y pas de contre-indication à l’allaitement de son nouveau-né liée au coronavirus. Cependant, « les visites de la fratrie doivent être évitées » et celles des « personnes avec toux » doivent être reportées. Autrement, les règles sanitaires restent les mêmes : appliquer les gestes barrières.