Dormir sur le dos enceinte : est-ce vraiment déconseillé ?

Dormir sur le dos enceinte : est-ce vraiment déconseillé ?
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En fin de grossesse, on recommande aux futures mamans d’éviter de dormir sur le dos ou sur le côté droit afin de prévenir le syndrome cave. Explications et conseils pour garder un sommeil de qualité, essentiel pour le déroulement de la grossesse et la santé du bébé.

Dormir sur le dos comprime la veine cave

Dès 24 SA, en décubitus dorsal (allongé sur le dos), l’utérus risque de comprimer la veine cave, grosse veine chargée de ramener le sang vers le cœur. Cette compression peut réduire le retour veineux et de ce fait le volume d’éjection systolique, entrainant une chute de tension maternelle et une diminution des échanges utéro-placentaires, qui a` leur tour peuvent mener à un ralentissement du rythme cardiaque fœtal (1). On appelle ce phénomène le syndrome cave, ou encore poseiro.

Quelle position privilégier pour un bon sommeil ?

Pour prévenir le syndrome cave, on recommande aux futures mamans de privilégier le côté gauche pour dormir, à compter du 6-7ème mois de grossesse.

Pour soulager le dos, libérer le poids du ventre et ainsi gagner en confort, la future maman peut utiliser un coussin d’allaitement. Couchée sur le côté gauche, la jambe supérieure relevée et maintenue par le coussin d’allaitement glissé en dessus, elle peut ainsi mieux se détendre.

Se reposer, essentiel pour la croissance du foetus

La future maman rencontre fréquemment des troubles du sommeil durant sa grossesse, et ils ont tendance à s’accentuer à l’approche du terme. Ainsi, plus de 73,5 % des femmes enceintes souffrent d’insomnie à 39 semaines de grossesse (2). Ce manque de sommeil entraine, comme dans la population générale, une diminution de la vigilance, une somnolence diurne et une sensation de fatigue, avec des conséquences physiques mais aussi psychiques (irritabilité, troubles de l’humeur).

Un sommeil peu réparateur peut également avoir des répercussions sur le fœtus, le déroulement de la grossesse mais aussi de l’accouchement, comme en attestent de nombreux travaux. Le manque de sommeil, en tant que conséquence du stress mais également facteur de stress, pourrait affecter l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien ainsi que le système pro-inflammatoire (3).

Une étude a ainsi montré un risque accru de diabète gestationnel chez les femmes enceintes dormant moins de 4 heures par nuit (4). Une autre a conclu qu’une durée de sommeil inférieure à 6 heures en début de grossesse était associée à un risque accru d’hypertension maternelle au 3ème trimestre (5).

Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Pittsburg (6), la baisse du sommeil en qualité et en quantité durant la grossesse pourrait également avoir des répercussions sur le système immunitaire du bébé et ralentir sa croissance in utéro, avec pour conséquence un faible poids à la naissance. En cause : une sécrétion excessive de cytokines, molécules indispensables au système immunitaire et à de nombreux processus physiologiques de la grossesse mais qui sécrétées en trop grande quantité, risquent de s’attaquer aux cellules saines et à certains tissus de la femme enceinte et ainsi diminuer la capacité de défense face aux maladies.

Ces cytokines pourraient également abimer la structure de certaines veines du placenta et ainsi nuire aux bons échanges fœtaux-maternels, avec des répercussions sur la croissance du bébé. LIRE PLUS SUR PASSEPORTSANTÉ