Hémorroïde pendant la grossesse : comment se soulager ?

Hémorroïde pendant la grossesse : comment se soulager ?
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La maladie hémorroïdaire est fréquente chez la femme enceinte. Elle concernerait même 20% des femmes durant la période du post-partum. Plusieurs facteurs favorisent leur apparition pendant la grossesse et après l’accouchement. Voici comment les traiter et soulager l’inconfort.
Dans la famille des petits troubles de la grossesse, je demande les hémorroïdes ! Nombreuses sont les femmes enceintes et celles qui viennent d’accoucher à avoir expérimenté les crises hémorroïdaires. Et pour cause, la grossesse et les changements physiologiques qui l’accompagnent favorisent leur survenue, tout comme le travail pendant l’accouchement.

Comment reconnaître une crise d’hémorroïdes ?

Nous avons tous des hémorroïdes. Il s’agit de petits coussinets très vascularisés, situés dans le canal anal. La maladie hémorroïdaire survient quand ces petits coussinets sont inflammés à cause d’une mauvaise circulation sanguine. Les symptômes sont :
– des douleurs au niveau de l’anus en position assise et à la défécation.
– des excroissances dures autour de l’anus de couleur rouge ou bleutées.
– une sensation de brûlure interne.
– des saignements faibles (notables sur le papier toilette).
Ces symptômes sont caractéristiques d’un caillot de sang, c’est ce qu’on appelle la thrombose hémorroïdaire. On parle de thrombose hémorroïdaire interne quand l’hémorroïde inflammée se situe à l’intérieur du canal anal (hémorroïdes internes) et de thrombose hémorroïdaire externe (hémorroïdes externes) quand elle est à l’extérieur du canal anal. Il peut arriver que les hémorroïdes internes ressortent par l’anus, il s’agit d’un prolapsus hémorroïdaire.

Qu’est-ce qui déclenche les crises hémorroïdaires pendant la grossesse ?

La grossesse s’accompagne de changements physiologiques qui augmentent le risque de maladie hémorroïdaire :
– l’hyperpression vasculaire, surtout au dernier trimestre de grossesse. L’utérus volumineux comprime les veines de l’abdomen.
– les modifications hormonales. “Le tissu hémorroïdaire est riche en récepteurs hormonaux et il existe un relâchement des tissus de soutien sous l’effet des hormones”, indique la Société nationale française de colo-proctologie (SNFCP).
– la constipation. Ce trouble du transit touche un tiers des femmes enceintes. Pendant la grossesse, la progestérone ralentit l’activité de l’intestin et l’utérus qui grossit gêne le transit.
La période du post-partum est également propice à l’apparition d’hémorroïdes externes. Là encore, elles sont liées à la constipation, mais pas seulement. Un accouchement tardif (au-delà de 39,7 semaines d’aménorrhée), un gros bébé et une première phase de travail trop longue constituent aussi des facteurs de risque de thrombose externe hémorroïdaire.

Le gonflement se résorbe généralement en quelques jours, la douleur disparaît aussi d’elle-même en 2 à 4 jours. Il arrive parfois qu’une excroissance disgracieuse, une marisque, persiste à l’entrée de l’anus. Elle est indolore et sans gravité.
En cas de douleur anale pendant la grossesse et après l’accouchement, il est conseillé de consulter un professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue, sage-femme ou spécialiste). L’examen de la zone permet d’écarter toute autre cause que des hémorroïdes (fissure anale, abcès de la marge anale…).

Le traitement des crises hémorroïdaires consiste d’abord à réduire les troubles du transit (constipation et diarrhée) qui sont à l’origine du problème ou qui peuvent les aggraver. Cela passe notamment par l’alimentation. En effet, la consommation d’aliments riches en fibres permet d’améliorer le transit intestinal. La prise de laxatifs peut aussi soulager la constipation. La diarrhée pouvant être un facteur aggravant de la crise hémorroïdaire (à cause de l’acidité des selles), des médicaments ralentisseurs de transit peuvent être prescrits.

Les thromboses hémorroïdaires se traitent le plus souvent localement avec des suppositoires ou des pommades. “Ces topiques associent différentes molécules, souvent des anti-inflammatoires voire des corticoïdes, un anesthésique local, de la vitamine P et des flavonoïdes”, détaille la SNFCP. Ils peuvent être utilisés sans problème pendant la grossesse et l’allaitement.

Pour soulager la douleur, les antalgiques sont recommandés. Le paracétamol est à utiliser en première intention pendant la grossesse et en post-partum. S’il ne suffit pas à soulager la douleur, demandez conseil à votre médecin. Lui seul décidera si pouvez prendre d’autres médicaments. Les anti-inflammatoires sont déconseillés pendant la grossesse et l’allaitement. N’en prenez pas sans avis médical.
Les médicaments veinotoniques (qui stimulent le retour veineux) sont quant à eux recommandés pour résorber la thrombose. Ils ne sont pas contre-indiqués pendant la grossesse et l’allaitement.

Le traitement chirurgical et le traitement instrumental (infrarouge, scléroses chimiques, ligatures élastiques) sont rarement privilégiés en cas de crise hémorroïdaire pendant la grossesse.

Le choix des traitements médicamenteux étant limité chez la femme enceinte, il peut être intéressant de se tourner vers des remèdes naturels.
Voici quelques conseils pour prévenir, soulager les douleurs et accélérer la guérison de la crise hémorroïdaire :
– surélever ses jambes pour stimuler le retour veineux, notamment au cours du dernier trimestre de grossesse.
– passer un jet d’eau froide sur les jambes à la fin de la douche.
– porter des bas de contention.
– boire des tisanes de vigne rouge (elle améliore la circulation sanguine dans les veines).
– se tourner vers l’homéopathie : Aesculus hippocastanum en 5 CH.
– appliquer un cataplasme d’argile verte sur la peau. L’argile verte est antibactérienne et accélère la cicatrisation.
– faire un bain de siège (plonger les fesses dans de l’eau froide pendant 5 à 10 minutes).
– appliquer une compresse de gel d’aloe vera et d’extrait fluide d’hamamélis pour apaiser les douleurs et décongestionner la zone.

Source: aufeminin.com