Le financement public des partis politiques au Sénégal : un moyen pour la limitation des financements douteux des partis politiques

Le financement public des partis politiques au Sénégal : un moyen pour la limitation des financements douteux des partis politiques
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Un parti politique est par définition, une association organisée, crée par des citoyens unis par une idéologie commune, un projet de société commune, qui inspire son action avec comme finalité la conquête et l’exercice du pouvoir. Ce qui nous intéresse ici c’est les nouveaux types de partis politiques communément appelé les partis d’électeurs, la notion a vu le jour dans les années 1960 aux Etats Unis d’Amérique, mais qui se propage aussi rapidement partout dans le monde et jusqu’ici au Sénégal.

Notre pays a un système politique a l’image des grandes démocraties du monde comme les Etats Unis, la France … mais il n’a pas respecté les grandes avancées démocratiques et politiques de ces grandes nations, faute de volonté politique.

Aujourd’hui, le financement public des partis politiques devient une obligation pour les grandes nations, permettant d’assurer de manière équitable et transparente les ressources financières à l’activité des partis politiques, sans pour autant oublier les financements privés mais ils doivent aussi être encadrés par des lois parlementaires.

Au Sénégal depuis la mise en place du premier gouvernement de Léopold Senghor ,nous avons constaté des détournements de deniers publics par les responsables des partis politiques pour le financement des activités de leur parti politique ,parfois les financements peuvent être effectués par des sociétés internationales voir même des personnes physiques au sein d’un lobby, dans cas nous pouvons prendre l’exemple des élections de 2012 avec l’affaire de Lamine Diack ,ancien patron de l’athlétisme mondial, le président macky sall dont la campagne de 2012 lui a permis de remporter les élections et devient président de la républiques du Sénégal aurait été financé par une mallette d’argent des russes par le biais de lamine Diack qui finançait à l’époque les partis politiques de l’opposition.

Dans la gouvernance de Maitres Wade aussi nous avons constaté les mêmes faits avec les dix millions versés chaque fin du mois au responsable du cap 21, une coalition de chefs de partis qui soutenait le régime de Abdoulaye Wade, cette somme d’argent permettait aux leader de bien gérer leur parti politique, et tant d’autres scandales financiers liés aux financements des partis politiques que nous pouvons citer.

Le fait le plus marquant et qui devait réveiller l’Etat c’est les journées de lever de fonds de la coalition Yewwi Askan wi qui justifiaient le manque de soutien total des partis politiques de la part de l’Etat, lors des élections locales passées, mais aussi l’un des candidats de cette coalition du nom de sonko ousmane lors de l’élection présidentielle de 2019 avait d’énormes difficultés pour financer sa campagne faute de moyens financiers et pourtant il devient troisième sur le plan national ce qui lui donne une légitimité politique et mérite d’être soutenu par l’Etat.

Pour cette campagne de levée de fond, le leader de pastef parvient à récolter 120 millions de franc CFA, face à cette situation le ministre de l’intérieur menaçait de dissoudre le parti pour empêcher des financement douteuse ou illicite des partis politiques car il avait des soupçons.

Pour bien sécuriser l’espace politique et empêcher aux partis politique de recourir à des financement illicites ou internationales l’Etat du Sénégal doit prendre ses responsabilités et accompagner toutes formations politiques dans leur financement, d’abord il doit créer une commission par exemple :la commission nationale des comptes de campagnes, des économies et des financements politiques. Elle sera une autorité administrative dont l’objectif générale le contrôle des dépenses de campagne électorale et de financement des partis politiques sénégalais.

Pour légitimer et rendre juridique cet institution l’Etat doit prendre plusieurs lois législatives qui vont encadrer ce financement. Avant l’instauration d’un financement public, le pouvoir central doit d’abord encadrer celui privé. Ce dernier c’est-à-dire le financement privé qui depuis fort longtemps constitué par des cotisations des membres du partis et leurs élus ,traditionnellement il était la source de financement des partis de masse, généralement ces cotisations ne permettent pas aux partis politiques d’assurer leurs dépenses ,il y’a aussi des dons privées qui sont généralement obtenus lors des élections ; mais ici le législateur doit intervenir pour limiter le montant des dons par personnes avec une lois et si cette lois existait bien avant dans ce cas lors de la campagne de levée de fond de Yewwi Askan cette lois pourrait s’appliquer.

Concernant le financement public qui devient incontournable pour le Sénégal va permettre aux formations politique de recevoir une aide de l’Etat qui sera leur principale source de financement, mais le montant dépend des résultats aux élections. Cela va permettre à l’Etat d’interdire les dons des autres personnes morales comme les entreprises nationales et étrangères.

Ce financement permettra aussi à l’Etat du Sénégal de faire respecter un plafond de dépenses, un retracement de l’ensemble des dépenses et recettes dans un compte de campagne qui sera gérer par un mandataire financier du parti.

Ce financement sera un moyen de limiter la naissance et le nombre pléthorique des partis politiques car le financement de leurs activités est contrôlé et encadrer par l’Etat, le financement illicite des formations politiques par des personnes physiques et morales hors du pays, mais aussi la sanction positive de la méritocratie politique car les partis politiques qui ont plus de représentation bénéficieront plus de l’appui de l’Etat du Sénégal.

Ce combat a été lancé par le président Abdoulaye Wade en 1984 lorsqu’il était dans l’opposition et malheureusement il l’avait pas fait quand il était au pouvoir, j’espère que le Président Macky Sall va réaliser une telle prouesse démocratique pour mieux rendre l’image de l’espace politique sénégalais à celui des grandes démocraties modernes.

Ahmada diop,
Juriste et expert en Administration Publique