Que risque un enfant s’il ne mange pas de légumes?

Que risque un enfant s’il ne mange pas de légumes?
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Votre enfant refuse de manger la moindre bouchée de légumes, voire de fruits? Que risque-t-il? Pourquoi ce refus systématique? Que faire? L’Express Styles vous donne quelques clés.

Quels sont les risques pour la santé?

« Le premier risque, c’est un problème de transit. L’enfant peut être constipé, explique Florence Foucaut, diététicienne à Paris. Le second risque majeur, c’est un défaut dans les apports en vitamines et minéraux. Si un enfant manque de vitamine C, ses défenses immunitaires ne seront pas optimales, et il sera par exemple plus sensible aux infections hivernales. »

Quant à l’éducation du goût? Pour Anne Didier-Pétremant, représentante légale de l’ANEGJ (Association nationale pour l’éducation au goût des jeunes) et fondatrice de l’association De mon assiette à notre planète, un enfant refusant les légumes risque de se placer « à l’écart de la découverte de toute une palette de saveurs (par exemple, l’amertume, que l’on retrouve dans bon nombre de légumes) et de textures, appauvrissant ainsi son répertoire sensoriel ».

À quoi peut être dû ce refus systématique?

D’où vient cette aversion pour une catégorie d’aliments? D’une manière générale, « le dégoût d’un enfant envers un aliment peut être organoleptique. On peut alors le contourner avec des associations d’aliments, des préparations culinaires… D’autre part, le rejet peut être cognitif, lié à l’image que l’enfant se fait de l’aliment, souvent renvoyée par l’adulte (vis-à-vis du gluant, par exemple). Enfin, le dégoût peut être en lien avec un événement associé avec une prise antérieur », explique Anne Didier-Pétremant. Ainsi, ce genre de difficultés peut venir de caractéristiques individuelles (sensibilité à certains goûts), mais aussi « de l’aliment, d’un élément de contexte, ou bien d’un souci dans la vie. Il faut décoder tout cela ».

Pour le cas précis des légumes, il existe plusieurs hypothèses pour expliquer ce rejet assez répandu chez les plus jeunes: les enfants se dirigeraient naturellement vers les aliments plus énergétiques et rassasiants. La saveur souvent amère des légumes peut aussi rebuter les enfants dans un premier temps. On sait en effet que les bébés apprécient le goût sucré et rejettent l’amer, de façon innée. Il peut s’agir également d’un manque de familiarité avec les légumes.

Que faire?

Si un enfant refuse les légumes mais mange des fruits, faut-il s’inquiéter? « Le risque dépend du mode de consommation. Par exemple, si l’enfant mange quand même des compotes, des purées de pommes de terre et carotte… Ce n’est pas dramatique. Par contre, il faut s’alarmer s’il ne mange que des féculents et que des troubles du transit apparaissent », signale Florence Foucaut.

En cas de refus systématique du moindre fruit ou légume, veillez à ce que votre enfant boive beaucoup. En effet, il ne faut pas oublier que « la teneur en eau des fruits et légumes participe aussi à l’hydratation », souligne la diététicienne. En cas de carence, il peut arriver que des compléments alimentaires soient prescrits, mais « ce n’est pas la solution. Bien souvent, le refus de légumes est transitoire », ajoute Florence Foucaut.

La solution passe surtout par l’éducation au goût et la patience, pour éviter que ce rejet ne se prolonge dans le temps en se cristallisant. Les jeunes enfants sont souvent « néophobes », réticents face aux aliments nouveaux. Et les légumes en font souvent partie. Il s’agit donc de familiariser votre enfant avec ces végétaux, en ne baissant pas les bras: il faut lui proposer plusieurs fois le même légume. Dans une ambiance chaleureuse à table, veillez à ce que l’enfant goûte tout, sans l’obliger à finir son assiette. Lire plus sur lexpress.fr