Un médicament « exceptionnel«  guérit certains malades du cancer colorectal

Un médicament « exceptionnel«  guérit certains malades du cancer colorectal
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Une étude menée sur 18 patients atteints de cancer colorectal fait beaucoup parler d’elle. 95% des participants sont totalement guéris. Des résultats bluffants, même s’ils étaient attendus. Décryptage.

C’est une petite étude qui a beaucoup fait parler d’elle. Des travaux incluant 18 malades du cancer colorectal ont été présentés au congrès de l’ASCO cette année. Après l’étude clinique, 95% des participants sont désormais en rémission. Un article paru dans la revue New England Journal of Medicine (NEJM).

Comment fonctionne ce traitement ?

Les malades inclus dans l’étude, souffrant d’un cancer colorectal, avaient déjà subi plusieurs lignes de traitements par le passé, dont des chimiothérapies et des chirurgies lourdes impliquant chez eux des déficiences urinaires, fécales et sexuelles. Pendant six mois, ils ont reçu une dose de dostarlimab (du laboratoire GlaxoSmithKline) toutes les trois semaines. Six d’entre eux ont terminé les six mois de traitement et ont complètement guéri. La tumeur a disparu. Le dostarlimab fait partie de la catégorie des immunothérapies, un nouveau type de traitement du cancer qui s’appuie sur le système immunitaire afin de le renforcer et de l’aider à combattre les cellules tumorales. Cet anticorps monoclonal anti-PD1 a donc pour but de bloquer la protéine PD-1, qui modère la réaction immunitaire face au cancer. La molécule se fixe sur PD-1, l’empêche d’agir et de bloquer la réaction face aux cellules cancéreuses. L’organisme continue donc de suivre les signaux qui le poussent à combattre la tumeur.

5% des patients concernés seulement

14 patients ont guéri sans aucun effet secondaire sévère et 4 sont encore en cours de traitement. « Ces résultats sont exceptionnels mais ils étaient attendus car plusieurs études ont été publiées dans ce sens depuis 2015 », explique Jean-Baptiste Bachet, médecin dans le service d’hépato-gastroentérologie et oncologie digestive de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris à Sciences et Avenir. « Il faut maintenant attendre pour avoir le recul de plusieurs années – au moins trois ans – et observer s’il y aura des récidives. » Si les résultats de l’étude sont bluffants, ce traitement ne s’adresse toutefois pas à tous les malades souffrant d’un cancer colorectal. « Il s’agit de formes génétiques très particulières, environ 5% des cas en tout. Ces personnes présentent souvent un syndrôme de Lynch (une maladie génétique, ndlr). Ces cancers répondent moins bien à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Un traitement chirurgical est donc plus souvent nécessaire. C’est pour ces malades-là que la molécule représente une énorme avancée », explique le Pr Bachet. Le reste des cancers ne répond pas à l’immunothérapie…lire la suite de l’article sur sciencesetavenir